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GROUPE DE RECHERCHE COLLABORATIVE
ANPLACE

Le groupe ANPLACE (ANalyse PLurielle de l'ACcompagnement par l'Ecriture) est un groupe de recherche collaborative (Vinatier, Morrissette, 2015) que j'ai constitué avec Christine Pierrisnard et Marie-Paule Vannier, toutes les deux enseignantes chercheuses de l'Université de Nantes, des professionnels de santé formateurs en Institut de Formation en Soins Infirmiers et des professionnels de l'animation d'ateliers d'écriture, tous volontaires pour participer à ce dispositif centré sur l'interprétation de l'activité professionnelle par le prisme du récit et de la co-explicitation (Vinatier, 2010). Cette recherche nous a conduits intuitivement à travailler à trois chercheurs dans une temporalité relativement longue parce que nous interrogeons le rôle et la place des formateurs-chercheurs dans l'interprétation des récits.

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Hubert, B., Pierrisnard, C., Vannier, M.-P., Bersihand, F., Chagnaud, S., Lefeuvre, X. (2024). Médiation cognitive, relationnelle, émotionnelle par le récit, Education permanente n°239, p. 97 à 110, article collectif.

 

Nos activités de recherche se déroulent hors prescription institutionnelle, sur la base du volontariat. Après avoir rédigé un récit témoignant d’un aspect précis de son activité de formation, le ou la professionnel(le) le soumet à l’ensemble du groupe. Chaque membre qui le souhaite peut alors procéder à une analyse écrite du récit qu’il soumet à son tour à l’auteur. Après en avoir pris connaissance, celui-ci peut demander un entretien de co-explicitation collectif (Vinatier, 2010) dans lequel il reprend les éléments d’analyse qui l’ont intéressé, dans la pluralité des cadres proposés : la didactique de l’écriture et l’écriture des pratiques professionnelles (Hubert, 2023) ; la dimension temporelle en formation et la didactique professionnelle (Pierrisnard, 2015) ; l’étayage, au sens brunérien du terme, et la didactique professionnelle (Vannier, 2012).  de manière à lui laisser le choix des entrées. Chacun peut intervenir librement pendant cet entretien. Le corpus est constitué des récits, des entretiens de co-explicitation collectifs et de textes produits en complément autour des questions vives soulevées. Dans cet article publié dans la revue Education permanente, nous différencions trois catégories de médiation à l’œuvre dans le processus expérience : médiation cognitive, relationnelle et émotionnelle – en soulignant que ces trois dimensions sont conjointement impliquées.

Sans rentrer dans le détail de ces trois médiations, je voudrais dire que le choix et la maîtrise des cadres théoriques de la recherche font également partie de la médiation cognitive. Les chercheurs sont conduits à évaluer en permanence la validité de leurs analyses plurielles dans le double accompagnement du dispositif : les chercheurs accompagnent les praticiens dans leur réflexion sur leur pratique personnelle et les praticiens accompagnent les chercheurs dans leur réflexion sur la pertinence des outils théoriques qu’ils proposent, c’est peut-être d’ailleurs ce qui explique la longévité un peu étonnante de ce groupe (depuis 2017). Si « s’émanciper, c’est réussir à produire du jeu dans son système de croyances » (Charbonnier, 2013) – ou de connaissances pourrait-on ajouter –, les chercheurs du groupe sont amenés à éprouver les cadres théoriques qu’ils se donnent et avoir un regard critique émancipateur sur eux.

 

Cette recherche formation me conduit à prendre de la distance avec la différenciation savoir expérientiel, savoir existentiel et savoir théorique. Le travail éducatif, en donnant une place à la fois à la singularité, aux dimensions sociales et à des cadres institués, fait de l’expérience un concept dépassant le fait d’avoir appris dans l’action, comme une élaboration beaucoup plus complexe qui se rejoue perpétuellement tout-au-long de la vie.

L'hommage de notre groupe à Gérard Vergnaud

Hubert, B., Pierrisnard, C., Vannier, M.-P. (2024) Cheminer entre pratique et théorie avec Gérard Vergnaud, p.35 à 50

La théorie très pragmatique de Vergnaud facilite la remise en question des a priori sur le rapport entre pratique et théorie (Vergnaud, 2001). Les mots de la théorie permettent de dire le réel de la pratique, et plus encore, d'en reconnaître la valeur et l'ambition en ciblant les éléments les plus pertinents. Ce qui au départ apparaît aux professionnels comme des "ficelles" (Becker, 2002), utilisées en situation avec parfois le sentiment d'un manque d'orthodoxie, devient des "concepts-en-acte" et des théorèmes-en-acte" qui sous-tendent des "schèmes" mettant en lumière des classes de situations et de la "conceptualisation".

Un chapitre intitulé "Une herméneutique des discontinuités au coeur du développement professionnel" (Hubert, Pierrisnard, Vannier) dans l'ouvrage coordonné par Maryvonne Merri chez Raison et Passions sous le titre Contradictions, conflits et préoccupations dans le développement de l'agir humain (2022).

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